Vous vieillissez ? Nous aussi…

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Vous vieillissez ? Nous aussi…
Vous vieillissez ? Nous aussi…

Dominique Godfard et Christiane Aguiar  passent en revue les thèmes, grands et petits, qui ont jalonné leur existence

ISBN : 9782914467469 Catégorie :

Description

Dominique Godfard et Christiane Aguiar  passent en revue les thèmes, grands et petits, qui ont jalonné leur existence et autour desquels se sont articulés leurs vies affective et professionnelle, leurs rapports aux autres, à l’argent…, et au vieillissement. En effet, à elles deux, 150 ans !

Voir l’article de Cécile Oumhani !

Un regard plein d’humour sur l’époque, qui affirme que, l’âge venant et en dépit des tracas, on peut réussir sa vieillesse comme on le dirait d’une autre période de la vie… Peut-être même est-ce le moment d’une libération, l’opportunité d’avoir du temps à soi ou de jouir d’une « vitalité seconde » ?

– Dominique Godfard, 67 ans, a publié divers ouvrages dont un roman intitulé «Et plus, si affinités…» chez le même éditeur.

Blog : « des livres et moi », https://bibliobs.nouvelobs.com/

– Christiane Aguiar, 83 ans, nouvelliste, a publié des textes dans un recueil et des revues. Elle a été lauréate de nombreux concours littéraires de nouvelles.

 

Détails du livre

Poids0,232 kg
Dimensions1 × 21 × 11,5 cm
Public

Adultes, Seniors

Auteur(e)

Christiane Aguiar,

Dominique Marie Godfard

Editeur

Éditions Chèvre-feuille étoilée

Avant propos

Il y a une quinzaine d’années, Christiane et moi nous rencontrions, toutes deux lauréates d’un Concours littéraire en la coquette ville du Touquet. Ni elle ni moi n’avons gagné le premier prix, mais bien davantage : une fidèle amitié cimentée au fil du temps par les joies ou les épreuves partagées.
Me trouvant « en panne » avec un répertoire sur les cogitations existentielles d’une femme de soixante-sept ans, j’ai invité Christiane à cette correspondance. Elle s’achemine, bon pied bon œil et bonne plume, vers son quatre-vingt troisième anniversaire.
Notre démarche, en adéquation avec cette fameuse longévité toujours croissante, consiste à poser un regard d’anciennes sur le monde alentour. Avec sévérité parfois ; avec tendresse et amusement, le plus souvent. Oh ! Ce ne sont pas de grands mystères qui seront élucidés ici, mais l’invitation à « creuser » un peu nos comportements, à gratter le vernis derrière lequel nous protégeons nos petits secrets de quatre sous ! Invitation aussi à mieux connaître les personnes dites zâgées et, qui sait ? à fortifier des passerelles entre les générations…
DG

Alors, il paraît qu’on va écrire un livre ensemble ?… Va falloir accorder nos violons : sans ça, quelle cacophonie ! T’apportes des pierres, j’amène du bois, mais le mortier ? Faut qu’elle tienne debout la sacrée Maison. En plus qu’elle soit pimpante. En outre, accueillante. Qu’on ait envie de s’y vautrer un bon moment ; s’y réchauffer le corps et l’esprit devant un bon feu flambant.
Ah ! là là… Qué boulot !
CA

Le Perreux, le 12 octobre 2008

Commentaires

Chère Dominique Marie,

Même si nous nous rencontrons, même si nous nous téléphonons souvent, je dois dire que j’accorde un intérêt tout particulier à la lettre comme moyen de nous confier l’une à l’autre bien des choses. La lettre, celle qu’on ouvre avec empressement, qu’on relit, qu’on joint parfois à la collection au cours des ans, qui restitue un présent soi-disant envolé… « Les paroles s’envolent, les écrits restent. »

C’est ainsi que je peux te faire part aujourd’hui de mon désarroi, de mon réel ahurissement devant les avancées accélérées des techniques nouvelles. J’en suis toute retournée : je me croyais bien installée dans l’existence avec mes petites habitudes et voilà que l’Hydre moderne vient me bouleverser ; serais-je en début de période sénile, Marie-Do, dis-moi ?
Pour preuve, je vais te conter ma dernière mésaventure, mon parcours du combattant à la poursuite de l’informatique. Ma bête noire ; sûrement sorti du même tonneau que les mathématiques, cet ordinateur. On persistait autour de moi à vouloir m’en faire acquérir un. Dieu sait si j’en avais bien combattu le projet ! Et d’en exhiber les avantages, les facilités d’usage « ça s’apprend vite le maniement » (ah ?), l’utilité certaine, l’instantanéité des échanges, etc. etc. Tant et si bien, à force, que je me suis décidée à prendre des cours d’informatique.

Première étape : rendre visite à une Association qui gentiment dévoile les mystères supposés de cette technique moderne aux volontaires de tous âges – organisation, planning, horaires, inscription, presque démarrage. Las ! ce n’était pas là que je devais m’installer : il me fallait m’adresser d’abord à un organisme spécialisé officiel (que je ne nommerai pas parce qu’il offre ses services « aux vieux » à un tarif préférentiel, vieillesse oblige…)

Deuxième étape : et me voilà, téléphone autrefois honni en main, me présentant, guillerette, au Bureau d’Accueil. Mais quel accueil ! « Parlez plus fort, on vous entend mal… Ah ! bon ! oui, oui, c’est bien ici… Mais les inscriptions sont closes depuis longtemps. Comment ? vous ne le saviez pas ?… Voyons : vous ne lisez pas le Bulletin de X… ? Ah ? vous n’y voyez pas très bien ? Enfin l’encarté est précis, très lisible, il suffit de le consulter… Ce Bulletin est fait pour être lu par tous ! Après tout, vous n’avez qu’à vous en prendre à vous-même ! Bon ! n’insistez pas, je vous dis que les inscriptions sont closes, CLOSES, CLOSES !… Je ne puis que vous mettre sur la liste d’attente, en vue d’une autre session. Quand ? mais ma pauvre dame, on ne sait pas, dans quelques mois peut-être… Vous n’avez qu’à attendre » Cling !
Attendre… attendre, qu’est-ce que cela signifie pour une dame de quatre-vingt-trois ans ? Le temps passe et vite à cet âge… Alors ? attendre…

« Ô vieillesse ahurie », j’en fais bien partie quels que soient mes efforts pour sortir de cet ahurissement, tu vois bien.
Mes efforts, oui : ne m’étais-je pas déjà laissée convaincre de faire installer le téléphone, il y a quelques décennies ? Je devais bien me rendre aux raisons de mon entourage (encore un petit combat d’un certain « nième âge » dont je commençais à faire partie). Il m’a fallu reconnaître la magie du téléphone. Lorsqu’il a été là, il m’était doux d’entendre près de moi une voix amie, une voix aimée. Il était essentiel d’être très vite informé d’un événement imminent. Il était utile, sinon incontournable de pouvoir solliciter de l’aide, quelle qu’elle soit. J’ai vite cessé de sursauter en entendant les stridulations de la sonnerie envahissante : maintenant, je l’accueille avec joie. C’est dire que je ne suis pas totalement fermée à l’intrusion des techniques modernes.
Moderne… le téléphone ?… enfin…

Mais l’ordinateur, ah !! J’ai beau voir mes enfants et mes petits-enfants le manipuler avec maestria. Tant de temps gagné ; tant d’informations si diverses et quasi instantanées ; jusqu’au bonheur de voir vivre sous mes yeux ma petite-fille installée pour ses études à Los Angeles, photographies à l’appui de ses récits succincts, saisies sur le vif, si vivantes de ses activités au-delà des mers ! Oui, c’est formidable, mais moi je suis restée sur le sable…
Le sort ne s’est-il pas opposé à mon éventuel apprentissage ? Il faut bien reconnaître qu’il était de « mèche » avec mes goûts et ma nature profonde…
Alors, chère Marie Dominique, qu’en dis-tu ? Qu’en est-il de tes réactions à ce sujet ?
J’attends ta réponse… par lettre… Elle confortera, de toute façon, mon amitié pour toi, s’il se peut…
Je t’embrasse.

Christiane

 

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Revue éditoriale

Chères Christiane et Dominique,
Cette missive quelques années après la parution de votre échange épistolaire dans « Vous vieillissez ? Nous aussi ».
J'ai aimé la fraîcheur de votre livre. Son actualité vivante dans une France vieillissante qui s'interroge étrangement sur ses vieux.
Etrangement, car la « question des seniors » est souvent abordée de façon économique, contrainte ou désincarnée. La vieillesse, on la pense et on la panse à coup de mesures correctrices sur la prise en charge de la dépendance, les nécessités de transmission du savoir dans les organisations de travail vieillissantes, l'urgence de renouveler les équilibres économiques pour la survie des régimes de retraite.
Au fond, la vieillesse reste une question qui tient du mystère lorsqu'on la tient à distance. Cette question ressemble à ce que vous évoquez dans votre livre : un kaléidoscope qui nous concerne tous ! La vieillesse c'est nous tous chaque jour. C'est nous tous un jour.
J'ai aimé les fils que vous avez tirés dans la pelote de laine de l'entrée en âge. Vos regards en ombre et lumière. « Coté lune, côté soleil » comme dirait notre amie du Chèvre-feuille Nic Sirkis !
Côté lune, il y a les technologies parfois mais pas tout le temps, la maladie, le noir qui dit la dépression, la solitude imposée, le corps qui se fait entendre, le vide des fêtes obligées.
Côté soleil, il y a les enfants, les mots, l'amour à facettes et ce versant dont vous donnez une image espiègle, l'amitié.
A mes yeux la vieillesse ne peut être limitée, individuellement ou collectivement, à un poids. Ou alors elle est un poids plume !
J'aime ce titre d'un livre de Marie de Hennezel et Christian Vergely : « Une vie pour se mettre au monde » qui dit que la vieillesse n'est pas un état mais un chemin et, sans naïveté, les branches et fruits de la vie qui font l'arbre de l'âge.
Cet arbre, il me parle tellement que j'en ai fait le sujet de mon dernier livre dont la couverture est illustrée par un tableau de Najia Mehadji : un arbre plume pouvant suggérer l'âge venu.
Vous savez, un peu, comme lorsqu'on raconte une histoire en commençant par « il y a belle lurette... »
J'aime bien imaginer ces heures de vivant engrangées dans le corps et le cœur jusqu'à notre fin. Heures fragiles, belles, difficiles. Mystérieuses, lasses et partagées comme si bien vous l'écrivez.
La vieillesse est, il me semble, une source. Source d'eau vive hydratant tous les âges, source de sens uniques à chacun, insolente et sage.
Source de légèreté en prise à la gravité : celle des limites de la vie, l'éphémère et la mort que vous évoquez sans vous appesantir.
Merci de votre livre de légèreté profonde.
Douce joie, réalités de l'âge, citronnées, acidulées, au fil des pages.
Hélène Pradas Billaud