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Verso

En librairie le 1er mars 2023

Depuis Alger, la poète Samira Negrouche a rayonné au rythme des courants favorables et défavorables, elle a creusé des sillons et construit une réflexion qui a su se dire, se contredire et s’étoffer au fil des années. Les textes regroupés ici se déploient sur vingt-deux ans, ils se veulent autant de haltes et de révélateurs des inquiétudes, des questionnements et des clairvoyances de l’auteure.

Description

Parution en librairie le 1er mars 2003

Depuis Alger, Samira Negrouche a rayonné au rythme des courants favorables et défavorables, elle a creusé des sillons et construit une réflexion qui a su se dire, se contredire et s’étoffer au fil des années. Les textes regroupés ici se déploient sur vingt-deux ans, ils se veulent autant de haltes et de révélateurs des inquiétudes, des questionnements et des clairvoyances de l’auteure.

Essais, proses ou témoignages, lus à l’occasion de colloques ou publiés en collectifs ou en revues en Italie, en Allemagne, en Afrique du Sud, en Suède, en Colombie, aux USA, au Royaume-Uni et ailleurs. Ils traitent des généalogies, des aînés, des identités, des langues, des frontières, de la traduction, de l’interdisciplinarité, de notre environnement naturel, de notre être au monde…

Dialogues avec des autrices telles que Leïla Sebbar, Ida Börjel, poète suédoise et Anna Moschovakis, poète, traductrice et éditrice à New York, ainsi que deux textes critiques de Jill Jarvis, professeur à l’Université de Yale que nous avons souhaité intégrer pour l’analyse précieuse qu’ils apportent, du travail de Samira Negrouche, sa vision et les multiples échos qui s’y dévoilent aux ainés, à la mémoire, à la terre.

Une somme foisonnante d’écrits – parmi lesquels des inédits – qui donne un éclairage nouveau sur l’œuvre de cette poète qui sait déplacer les lignes et qui nous invite à le faire avec elle.

540 pages dont 42 en couleur et 16 pages de photos de livres d’artiste.

Détails du livre

Poids0,900 kg
Dimensions30 × 150 × 240 cm
Auteur(e)

Samira Negrouche

Editeur

Éditions Chèvre-feuille étoilée

Extrait de la préface de Nicole Caligaris

C’est l’Algérie qui s’est déplacée à l’intérieur de moi

Le nom est une question de pouvoir, la façon dont nous désignons les actes et les choses. C’est ce pouvoir essentiel qui anime l’écriture de Samira Negrouche. Les essais, les poèmes que nous trouvons dans ce recueil ne reviennent pas sur le passé mais ils en portent sourdement la douleur et ils en sont, par l’écriture, une forme de reconnaissance, ils reconnaissent le legs de l’Algérie d’aujourd’hui, ce qui a germé de son passé tourmenté.

Samira Negrouche est née en 1980, c’est sa génération qui a eu la charge de recevoir l’héritage, la responsabilité d’examiner les traumatismes, celle, à présent, de vivre sans reproduire. La ligne de force des réflexions réunies ici sous la forme de conférences et d’articles, c’est la netteté de leur pensée et de leur écriture, netteté qui est par elle-même une riposte à l’histoire. Car ce qui s’est passé n’est pas exactement ce qui a été vécu, mais c’est aussi ce qui est raconté et le sens qui est donné à ce qui a été vécu. L’écriture, la pensée de Samira Negrouche répondent par leur force directe au flou et aux ambiguïtés des termes retenus pour escamoter les violences et les humiliations, dans une entreprise d’égarement systématique qui a installé une confusion durable dans le langage, dans les esprits.

Nous sommes bien prévenus de l’enjeu des mots qui font le réel et qui font l’histoire depuis les conférences enragées de l’Autrichien Karl Kraus dénonçant la dé-prédation du langage par la presse au moment de la montée du nazisme en Allemagne. C’est ce à quoi répondent la fermeté intellectuelle, l’écriture précise des textes qui sont ici réunis, qui jalonnent un travail poétique et littéraire de plus de vingt ans, depuis la fin des années 90, dont les questions et les thèmes sont d’une constance frappante et dont, surtout, il faut souligner la subtilité du point de vue.

Samira Negrouche explore sa propre histoire comme trace de l’histoire collective, l’histoire de l’Algérie, celle de la Kabylie, sa terre maternelle, celle de la France, sa terre d’adoption paternelle. Et c’est un effort toujours à reprendre que de sortir du piège dressé par tout un jeu de récits illusionnistes dont l’effet est de produire la cécité et l’oubli. L’insistance même de cet effort tenu sur des années est un acte politique de première importance. Nous lisons ici des textes qui témoignent d’une recherche incessante de repères pour construire, à partir du saccage historique, une force de création nouvelle. Tenir cette position représente un intense, un épineux travail, de longue haleine, qui demande beaucoup d’exigence, qui est une lutte permanente contre le découragement devant l’écrasement de la vie par les tyrannies de toutes les espèces, économique, idéologique, morale, mais aussi intellectuelle, celle du classement des pensées selon les positions et les appartenances.

Essais, lettres, poèmes, sous toutes ces formes, Samira Negrouche rend hommage aux grands prédécesseurs qui, pour la plupart des cas au prix de leur vie, ont ouvert des libertés possibles par leur expression poétique dans une culture dont le pouvoir est dénié avec violence et dans une langue, le français, minée par les trahisons. La lecture de cet ensemble de textes nous fait comprendre à quel point profond touche cet héritage algérien, celui, précisément, d’une identité morcelée. Le recueil s’ouvre sur une énigme : Qui parle ? La question évoque celle du sphinx au voyageur : Qui est-ce ? Qui est cette créature qui marche à quatre pattes le matin, à deux le midi et à trois le soir ?, un portrait si fragmenté que le voyageur en est aveuglé et échoue à reconnaître l’homme qu’il est lui-même. Devant l’effet d’une telle fragmentation sur l’être des Algériens, les réflexions de Samira Negrouche rappellent une idée que nous n’avons pas l’habitude de considérer avec assez d’attention, celle que l’identité n’est pas un état, que c’est un mouvement.

Table des matières

Découvrez le sommaire ici.

Texte extrait du livre : La Paix au-dessus de la paix

À lire ici

Photographe de la couverture

La photo de couverture a été réalisée par Arièle Bonzon, Courtoisie Galerie Le Réverbère, Lyon / France. www.dda-ra.org/BONZON

Extrait des articles de Jill Jarvis traduit dans ce livre.

« …Tel que mentionné, le quatorzième panneau de « A genealogy A constellation » numéroté avec une ligne évanescente de X au-dessus d’une série de triangles désintégrés est adressé au « futur poète algérien heureux. » Cette dédicace est en dialogue avec Ben (Myriam) tout en canalisant Sénac. Parlant à une conférence en Afrique du Sud en 2011, Negrouche a clôturé sa prise de parole par la lecture d’un poème que Sénac a dédié en 1970 à « la poétesse algérienne de demain » ayant clairement compris qu’une révolution qui ignore la parole et l’écriture des femmes n’a rien de révolutionnaire. Myriam Ben et Samira Negrouche, parmi beaucoup d’autres, ont répondu à l’appel de Sénac. Qui à l’avenir répondra à l’adresse ouverte de Negrouche ? Dans ce sens, A genealogy A constellation, XIII planches-poètes cultive non seulement le passé, mais aussi la généalogie algérienne future telle une constellation infinie dont les mouvements imprévisibles sont aussi la source d’un potentiel lumineux et dynamique. »

Prisons without walls du livre de Jill Jarvis, Decolonizing Memory: Algeria and the Politics of Testimony
(Décoloniser la mémoire  : l’Algérie et les politiques du témoignage).
Éditions Duke University Press.Stations -Éditions Chèvre-feuille étoilée

Stations -Éditions Chèvre-feuille étoilée

Communiqué de presse

Communiqué concis

Radios / TV

TV5Monde – #Maghreb Orient Express – 10/06/23

Berbère Télévision – Regards – 17/05/23

Radio Libertaire – Remue Méninges féministe – 7/03/23

Radio Orient – La Bibliothèque – 19/02/23

Presse

El Watan – 15/08/23

Le Monde Afrique – 04/06/23

L’Expression DZ – 10/05/23

Appel de Samira Negrouche à l’Académie des Jeux Floraux – VidéoTexte

Académie des Jeux FlorauxTexte d’éloge par René de Laportalière – 03/05/23

El Watan – 25/01/23

Critiques et blogs

Babelio

Rochelle Gabe – 06/03/23

Vidéos

Extrait de lecture de Samira Negrouche  » THANKSGIVING » avec Anna Moschovakis dans STATIONS

Avis

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  1. Alexa Faucher

    La langue : la sienne, celle des autres, autour, celle que nous partageons et formons, ensemble et autrement, d’un tenant et de tout ce qui la fait.

    C’est ce dont Samira Negrouche nous parle, au fil tendu de ces pages. Cette langue qui la tient et lie une vie à toutes les autres, celle qu’on n’impose pas, parce qu’elle commande, quoi qu’il arrive, celle qui nous dit, femmes, hommes, poétesses et poètes, ordinaires et exceptionnels tout à la fois, vivants parce que présents à l’esprit universel.

    Cet ouvrage n’est pas une succession de textes : c’est une continuité de la langue comme elle se pense en nous.

    Quel bel object, que la littérature : c’est ce qu’on nous rappelle, ici, et comme ce rappel devrait nous être précieux.

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