Description
Carte blanche à Karima Berger
Dossier sur Mita Vostok (photos en noir et blanc)
Edito de Maïssa Bey
Ainsi que nous l’avions espéré et voulu de toutes nos forces en la créant, quand tant d’autres lieux sont des lieux de confrontations trop souvent partisanes et violentes – l’actualité nous le rappelle chaque jour – parce qu’elle est le lieu du dire, cette revue est depuis sa naissance, et ce numéro prouve qu’elle le demeure, le lieu des rencontres, du partage, le lieu où s’ancrent à présent les voix multiples et fidèles des amies de la première heure et celles de plus en plus nombreuses qui nous rejoignent et nous entraînent sur des chemins que nous parcourons avec elles, dans la lumière tremblée de l’émotion et du souvenir.
Ainsi que nous l’avions espéré et voulu de toutes nos forces en la créant, quand tant d’autres lieux sont des lieux de confrontations trop souvent partisanes et violentes – l’actualité nous le rappelle chaque jour – parce qu’elle est le lieu du dire, cette revue est depuis sa naissance, et ce numéro prouve qu’elle le demeure, le lieu des rencontres, du partage, le lieu où s’ancrent à présent les voix multiples et fidèles des amies de la première heure et celles de plus en plus nombreuses qui nous rejoignent et nous entraînent sur des chemins que nous parcourons avec elles, dans la lumière tremblée de l’émotion et du souvenir.
« Carte blanche » à Karima Berger illustrée par elle-même et par les artistes invitées :
» Pour explorer les lieux du sacré, ces lieux du dieu des femmes, ce lieu – poétique – qui transcende l’espace et le temps, j’ai avancé avec d’autres femmes, […] chacune livrant passage à ce que j’appellerai le lieu possible d’un dieu, E. Dickinson, E. Hillesum, C. Lispector, H. Cixous, Colette, J. Kristeva et R. El Adawiya. J’ai aussi convié des femmes écrivaines : O. Alberti, M-A Sebasti, L Sebbar et P I Sultan.
O Abdallah, S Benyahia, K Didier, C Bendayan et moi-même avons tenté d’éclairer de notre vision le mystère de ces lieux. »
Mita Vostok, que nous connaissions en tant qu’auteure illustre ce numéro.
Photographe méridienne, elle saisit le monde entre Soleil et Ombre.
Il était autrefois un lieu un peu particulier situé dans une contrée aux portes du sud de l’Algérie. Une fois l’an, pour accueillir le printemps, les femmes venant de tous les villages avoisinants étaient autorisées à s’y rendre, en processions vives et colorées. Djebel Coucou, tel était le nom de ce lieu. Une clairière peut-être, un sous-bois, ou un simple espace suffisamment protégé par des collines ou de grands arbres, pour qu’elles puissent s’y sentir à l’abri des regards, des regards masculins surtout. Là, toutes les femmes habituellement cloîtrées, confinées dans le silence et la soumission, célébraient, à leur façon, une liberté éphémère. Pendant quelques heures, elles pouvaient se livrer à toutes les manifestations et démonstrations qui leur étaient ordinairement interdites : chants, danses, rires, cris, déclamation de poèmes et toutes formes d’expression ou d’épanchements qui devaient leur donner l’occasion de « refroidir leurs démons », c’est-à-dire donner libre cours à tout ce qu’elles réprimaient pendant toute une année. À la nuit tombée, elles regagnaient leurs demeures pour y reprendre le cours normal de leur vie. L’histoire ne dit pas cependant si l’apaisement recherché et certainement suscité par cette journée très particulière n’était pas, lui aussi, éphémère.
Pourquoi évoquer l’image de ce lieu ? Sans doute pour saisir l’occasion offerte par le thème de cette revue : les lieux. Mais aussi parce que nous avons envie de vous dire notre bonheur, notre certitude désormais. Car, ainsi que nous l’avions espéré et voulu de toutes nos forces, quand tant d’autres lieux sont des lieux de confrontations trop souvent partisanes et violentes – l’actualité nous le rappelle chaque jour – parce qu’elle est le lieu du dire, cette revue est devenue le lieu des rencontres, du partage, le lieu où s’ancrent à présent les voix multiples et fidèles des amies de la première heure et celles de plus en plus nombreuses qui nous rejoignent et nous entraînent sur des chemins que nous parcourons avec elles, dans la lumière tremblée de l’émotion et du souvenir. Un seul souci, la sélection que nous nous devons d’opérer, la mort dans l’âme, face à l’afflux de textes de qualité qui nous parviennent.
Ainsi, nous pénétrons au fil des pages, avec vous, grâce à vous, dans des lieux secrets, dans des lieux sacrés, des lieux hantés par des ombres familières et embués par les brumes de l’oubli, des lieux revisités avec amour, avec humour, avec nostalgie. Pour nous, chacune a franchi la lisière de ses « lointains intérieurs » selon la belle formule du poète. Ainsi, avec la générosité qu’on lui connait, Karima Berger a invité, dans l’espace qui lui est réservé, ses proches en écriture, pour tenter d’aller, avec elles, au plus loin de l’intimité, à la rencontre du Dieu des femmes.
Ailleurs… mais nous n’allons pas les citer toutes, nous allons vous laisser ouvrir les portes, parcourir les arpents de ces territoires au creux desquels s’engouffrent les mots… entrez…
De vous à nous
Edito Maïssa Bey
Hommage à Mahmoud Darwich Maïssa Bey
Hommage à Germaine Tillion Roby Bois
Carte blanche à Karima Berger : Les lieux du dieu des femmes
Hélène Cixous
Leïla Sebbar
Là où le poète… Marie-Ange Sebasti
Clarice Lispector
Julia Kristeva et Colette
Etty Hillesum
Rabi’a El Adawiya
Etre vivante, c’est aimer Olympia Alberti
Emily Dickinson
Le Dieu de Fifi Peggy Inès Sultan
Illustrée par Ola Abdallah, Catherine Bendayan, Samta Benyahia,
Karima Berger et Kareen Didier
Une photographe à Etoiles d’encre : Mita Vostok
Entretien
Les noms de lieux
Forum – Rêverie Annie R.
Allers et retours Marie-Noël Arras
L’enfant s’avance au seuil… (poème) Sabine Peglion
Variations sur les lieux – Et je deviens… Sylvie Conan
Solana Hélène Pradas-Billaud
Fragments Sabine Peglion
Voyage vers les sources Catherine Rossi
Une impasse à Sidi Bou Saïd Amina Saïd
Lieux flottants Françoise Martin-Marie
La cour de récréation Rosa Cortes
La Teinturerie Magenta Claude Ber
La séparation Dominique, Marie Godfard
Juste un petit vin chaud Christiane Aguiar
Quand l’espace te rattrape Valéry Meynadier
Sens dessus dessous Nicole Néaud
Chambre avec vue Rébecca Forsythe
Le lieu du monde Emon Peyrat
L’arlésienne Sigrid L. Crohem
Le camp Michèle Juan I Cortada
La terre du père Moufida Sedkaoui
Images d’ailleurs Nadjet el Gharib
Joncs lisses… (Poème) Nathalie Warren
Exode Behja Traversac
Du côté de l’enfance – Soir d’été Marie-José Devy
On ne reviendra plus J Machard
À l’ombre du beffroi Geneviève Briot
Premier salon Anne-Marie Jeanjean
Au bord du fleuve Sabine Péglion
Mémoire et Histoire – Soir de mai sur la plage Nicole Bénichou
Les cascades Olivia Villon
Journal d’un projet Sylvette Dupuy
La vieille demeure arabe… Latifa Bensalem-Manseri
Réalité et illusion du lieu Michèle Villanueva
La corrida Madeleine Laïk
Un itinéraire singulier ? Rosa Cortes
La clé sous la porte – Le cheval de mer Carmen Blay
Nostalgies vietnamiennes Marie- Françoise Hua
L’Afrique au cœur Anne Lanta
Garuda engloutie Véronick Bournel
Poèmes de Georgina Rossetti traduits par Yvonne Libmann
À livres ouverts – Fin de journée Claudie Brousse
Notes de lectures et livres à paraître
Partages – La lagune de Thau se met en scène, Théâtr’elles
Tu vois c’que j’veux dire Maïssa Bey
Le lieu des liens Brigitte Prados
Atelier d’écriture à la Bibliothèque de Sidi-Bel-Abbès
Biographies des auteures
Illustrations :
Mita Vostok, Marie-Hua Cortada, Catherine Rossi, M-N Arras, et autres photos coll. privées.
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