Revue 69-70 – Penser la vie

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Revue 69-70 - Penser la vie -Éditions Chèvre-feuille étoilée
Revue 69-70 - Penser la vie -Éditions Chèvre-feuille étoilée
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Penser la vie, voilà la tâche, écrivait Hegel. Dans le monde comme il va, n’est-ce pas aujourd’hui une urgence ?

ISBN : 9782367951157 Catégorie :

Description

Penser la vie, voilà la tâche, écrivait Hegel. Dans le monde comme il va, n’est-ce pas aujourd’hui une urgence ?

Dans un monde entraîné dans une course aveugle au profit, à la consommation, au progrès technologique et au pouvoir, où partout les femmes, les hommes et les enfants subissent le terrorisme et la mort violente, la revue Étoiles d’encre a pour vocation d’explorer des façons de penser et de vivre porteuses de sens et d’espoir.

Plusieurs auteures comme l’écrit Behja Traversac ont ressenti l’intime besoin de dénouer l’énigme de notre présence au monde.

Penser la vie c’est ce que Cécile Oumhani avait fait avec Asli Erdo?an en 2003 dans un entretien publié dans Étoiles d’encre : Écrire Pourquoi ? Et l’on constate, 15 ans après, combien cette écrivaine militante est restée fidèle à elle-même.

Anne Lantheaume-Damville nous livre sa vision de la vie. Ses peintures et installations sont le fruit de sa contemplation.

Feuilletez les premières pages, l’édito et le poème de Rose-Marie Naime et Danièle Maffray

“Penser la vie, voilà la tâche” Hegel Vivre n’est déjà pas un long fleuve tranquille, mais écrire sur le Penser la vie que nous avons adressé à notre petite communauté littéraire n’était pas totalement sans embûches. Si la vie n’est pas simple pour la majorité des humains alors la penser ! Penser la vie ! pourquoi cette injonction ? Penser la vie comme on penserait un projet, un poème, une revue ou la fabrication d’un objet banal ? Cette assignation à penser ce qui nous fait ce que nous sommes a-t-elle une quelconque validité hors des terres philosophiques ? Salutaire perplexité car nous ne sommes ni Descartes, ni Spinoza, ni Gauchet, ni Badiou… Pourtant, quoi que j’en dise, les auteures de ce numéro n’ont pas été en panne d’inspiration. Elles n’ont seulement pas frémi du désir et de la volupté de s’enquérir1 sur cette question avant d’écrire leurs textes. Du moins, à les lire, je le suppose.

On nous dira : n’est-il pas mieux de prendre simplement la multiplicité de la vie à bras-le-corps avec passion ou avec sagesse ou avec raison sans trop se soucier de ce pourquoi on existe dans ce bas monde. Dans ce cas on considérerait qu’il n’est pas important de s’interroger sur le sens de l’existence, sur le sens de son début et de sa fin, nous démettant ainsi de nos peurs et de nos inquiétudes sur l’improbable espoir que le puissant, l’invincible instinct de vie, suffirait à faire oublier le mystère. Michèle Perret dans son superbe et bouleversant poème écrit : Elle ressemble à une allégorie et se tient à la porte de toutes les cathédrales gothiques de la vieille Europe – mais ils ne l’ont jamais laissée entrer. La vie ?

Pourtant, sans être Descartes ou Spinoza, on aimerait bien pouvoir comprendre comment cet atome chimérique, qu’est l’humain, soit jeté sur cette planète-là pour naître et disparaître. À l’infini. Depuis des millions d’années. La race humaine marche, croit aller quelque part. Elle ne va que vers la mort (V. Meynadier). Même en sachant cela, comment ne pas être tiraillés par la profonde faim de certitude, l’intime besoin de dénouer l’énigme de notre présence au monde.

Et cette énigme-là est une nostalgie insatiable. On la quitte et on y revient, sans cesse, indéfiniment, obsessionnellement. La question est et demeure : comment vivre quand on ne comprend pas ce qui nous fait être et ne plus être ? Comment accepter l’exil à venir, l’exil éternel, l’exil de la vie. C’est que nous ne sommes pas imperméables au temps et le temps impose sa volonté à la vie. Il n’a aucune prévenance. La vie et le temps se confondent dans des noces voraces, dévorantes et, dans cette fusion même, les noces sont pourtant précaires, fugitives. Le vainqueur sera toujours le temps. Elle s’assoit sur l’herbe mouillée et contemple la voie lactée dans l’océan du temps (D. Maffray).

Ce qui n’empêche que notre désir de vivre est passionné, une colonne de désirs, ardents, insistants, nous habite. Même au bord de la mort, nous désirons désespérément vivre, c’est cela le point d’orgue, n’est-ce pas ? Qu’importe le hiatus de l’à-venir, qu’importe La chambre à personne de Rilke illustrant le lieu de la mort, seules comptent au fond, les demeures tangibles, matérielles et intellectuelles aussi nombreuses que les êtres qui ont habité, habitent et habiteront la terre. La force de la vie dit-on.

Alors, l’expérience sensible de la vie n’est pas que cette interrogation par laquelle j’ai commencé, c’est aussi et surtout la certitude d’être au cœur du monde, le monde que nous nous créons, fait, depuis la naissance, de mémoires, d’Histoire, de luttes, d’amour, de création, d’espérances. Un monde où cohabitent nos vacillements et nos résistances, nos tremblements et nos véhémences, nos intuitions et nos doutes.

L’expérience sensible de la vie c’est d’avoir un corps qui sent, qui souffre, qui a faim, soif, un corps qui vit. Ce qui n’empêche que Penser la vie nous renvoie évidemment à l’interrogation millénaire : notre esprit est-il partie de ce corps, avancent-ils et périssent-ils séparément ou dépendent-ils l’un de l’autre ? Comment savoir ? C’est justement ce lent soulèvement des voiles sur ce qui nous est caché qui fait la vie passionnante (M. Malaspina).

Alors ne soulevons pas le voile, étreignons l’ivresse de vivre comme le miracle le plus inattendu, comme la volupté inhérente à l’acte de respirer, de voir, d’avoir un cœur qui bat, d’aimer pour l’autre et pas seulement pour soi. Behja Traversac

 

  • Edito Behja Traversac                        3
  • Penser la vie  Rose-Marie Naime             7
  • Forum                        9
  • Femme  Rachel Cohen            10
  • Savon d’Alep   Clara Delange            12
  • Hier, aujourd’hui, demain  R. Cohen            13
  • Que s’est-il passé ?  Régine Nobécourt Seidel            21
  • Toi la vie   R-M Naime                        23
  • Eleonor d’Aquitaine   Cathy Lavigne            27
  • Une artiste à étoiles d’encre
  • Anne Lantheaume-Damville             29
  • Variations            41
  • La force obscure  Marie Malaspina            43
  • Vies rêvées  Mita Vostok            51
  • Jasmin  Cathy Lavigne            53
  • La vie de Magaly  Valéry Meynadier             57
  • Les mots  Aldona Januszewski              63
  • Autre prière  R-M Naime            65
  • La visiteuse  Michèle Perret            67
  • L’oublieuse  Clara Delange            69
  • C’était un petit garçon  Danièle Maffray            75
  • La lettre  Annick Demouzon            77
  • Nuit accentuée  Huguette Bertrand            85
  • Gelée première  Rachel Cohen             87
  • Ahmed  Hélène Levasseur            91
  • À contre courant  R-M Naime            95
  • Haïkus  Michèle Juan I Cortada             98
  • La Rando  Nicole Buresi            99
  • Le grand devin  Aldona Januszewski            103
  • J’suis décalée  Hélène Levasseur            104
  • Penser la vie, c’est penser la mort  Fawzia Assaad            107
  • Mémoire et histoire         111
  • René-Paul Traversac, Un rebelle bienveillant
  • Behja Traversac et ses ami.e.s            112
  • La tirelire aux livres  Yvonne Ferran            122
  • Naïve  Viviane Campomar            127
  • D’un art, l’autre          129
  • La Saga des géants              130
  • Textes Annie Duvergnas
  • Encres Marie-Lydie Joffre
  • Partage         133
  • La marche des femmes à Montpellier
  • M-N Arras, Janine Teisson, Nathalie Bénézet            134
  • Créer la vie M-N Arras            138
  • 3000 nuits Nic Sirkis            142
  • B comme Bonheur  Nic Sirkis            147
  • 12 petites histoires Aldona Januszewski            156
  • Une belle aventure  Sylvie Voisin            158
  • À livres ouverts         161
  • On a aimé :
  • Il y a des choses que non de Claude Ber  par M-N Arras            162
  • Elles et ils ont aimé :
  • Tunisian Yankee de Cécile Oumhani  par Dominique Godfard            163
  • Ben nafa ka tia de F.?Diep et A. Olivier  par Janine Teisson            165
  • Le Bonheur passait, il a fui ! de D. Godfard             166
  • André?Breton, le surréalisme et l’Algérie, ALA par M-N?Arras            167
  • Parutions :
  • Ma fille ne t’en va pas  de Marion Poirson Dechonne             168
  • Tumultes  de Christine Deroin            170
  • Marie de Montpel’hier  de Sylvie Léonard            171
  • L’amer noir  de Nic Sirkis            172
  • La Cavalière  de Jeanne Galzy            173
  • Des siècles de vents bleus  de            174
  • Michèle Petit avec Frosso Axioti Vassilikioti
  • La merveilleuse histoire de Charles Pipeyroux   de          175
  • Hélène Pradas-Billaud – ill.?Valérie Linder
  • Melting Plot – Une enfance en Egypte  dePeggy Pepe-Sultan            176
  • Appel à textes           
  • Révolutions            177
  • À ciel ouverts          179
  • La ville dont la cape est rouge
  • Rencontre entre Cécile Oumhani et Asli Erdo?an

18 illustrations couleurs et nombreuses illustrations noir et blanc de :

  • Anne Lantheaume-Damville
  • Sylvie Seigneuret
  • Danièle Maffray, Marie-Lydie Joffre et Mita Vostok

Anne Damville

« J’arrive à un âge où je ne pense plus la vie. Je LA VIS.

Vivre ma vie, c’est regarder tout ce qui naît, pousse, grandit, déborde dans la nature encore un peu sauvage, ou bien dans la cité entre deux pierres sur un trottoir.

La vie se faufile partout dans un désordre joyeux, une audace timide, une belle effervescence. En perpétuelle métamorphose sous les lumières changeantes.

Les moindres clapotis, frémissement, chuchotis, bruissement, me rendent vivante.

Tout ce qui sourd, s’étale, s’élève, fuit, tout ce qui gronde et détruit résonne en moi comme un écho.
c’est pourquoi je contemple et je peins :

L’eau de l’étang qui se ride

L’eau de la source qui va disparaître

L’eau de la rivière qui s’abîme en mer

Le rocher qui s’effrite et s’effondre

L’arbre vert devenu rouge

Car penser LA VIE c’est aussi penser LA MORT

Face au paysage, j’oublie qui je suis. De ce vide sans pensée discursive, sans savoir, sans récit, quelque chose va naître.

Cette disponibilité, source d’enchantement et d’énergie, me fait accueillir des formes de couleurs.

S’instaure alors un va-et-vient entre ce que je vois et ce que je suis. Je ne suis pas plus importante que le sujet. Il entre en moi comme j’entre en lui. De cette rencontre surgit de l’inattendu. Une surprise. Un mystère.

Ce n’est qu’une fois la toile « finie » que d’autres processus entrent en jeu ;

C’est ainsi qu’au fil des jours et des années j’ai pu me sentir plus libre et plus forte pour affronter ce monde dont les êtres se croient le centre et tentent, mais vainement au final, de le dominer avec arrogance. »

Détails du livre

Poids0,25 kg
Dimensions2 cm
Public

Ados, Adultes, Seniors

Auteur(e)

Collectif d'auteurs

Editeur

Éditions Chèvre-feuille étoilée

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