Description
En choisissant le thème de la métamorphose pour ce numéro, nous avons choisi de nous intéresser à tout ce qui touche au vivant. En effet, aucune matière, aucune flore, aucune faune et, a fortiori, aucun humain, n’échappe à la métamorphose. De même qu’aucune société n’y échappe. nous ne reprendrons pas la célèbre formule de Lavoisier, mais lorsqu’on observe ce qui fait l’actualité de ces derniers mois, nous nous apercevons que les évolutions des normes sociales et notre rapport à ces mutations des mentalités et des comportements entraînent, aujourd’hui comme hier, des contestations qui peuvent aller de la manifestation pacifique à des protestations violentes.
Nous avons confié à la sociologue Christine Détrez une carte blanche sur ces sujets qui ont agité – et continueront sans aucun doute d’agiter – la France sur la «théorie du genre» et sur «le mariage pour tous».
Avec l’anthropologue Marie Goyon, la philosophe Brigitte Esteve-Bellebeau, le sociologue Arnaud Alessandrin et la juriste Dé Monstration, elle nous éclaire sur toutes ces questions… déjà abordées dans notre numéro 47/48 Féminin/Masculin.
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Marie-Lydie Joffre, artiste plasticienne, s’entretient avec Christiane Tréan. Cette artiste que les lectrices et lecteurs d’étoiles d’encre connaissent bien, métamorphose tout ce qu’elle observe, arbres nus, pierres, papillons… elle dit aussi que l’œuvre d’art n’existe que par le regard des autres, et se transforme en conséquence. Feuilletez la revue en wobook gratuitement !
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Me reste un ciel sillonné d’hirondelles,
elles aussi tomberont dans le temps.
V. Meynadier
Plus qu’aucune autre époque peut-être, ce XXIe siècle marque l’apogée de métamorphoses multiples sur la planète Terre. Pas seulement par ces technologies aux évolutions vertigineuses qui bouleversent nos existences, bien souvent à notre insu, mais aussi par les effets des découvertes scientifiques sur le corps humain, sur les sociétés, sur les échanges géopolitiques et donc sur le pouvoir de domination, sur l’appréhension de la vie.
Oui, désormais rien ne sera plus jamais pareil dans la manière dont on envisageait la construction des relations sociales, des relations économiques, des relations internationales. Dans simplement la façon dont on ressentait, on vivait, les relations d’être à être, des hommes aux femmes et inversement.
Les mutations sont inouïes et lorsque, comme moi – qui suis actuellement à Alger et forcément sensible à mon environnement – on vient d’un pays qui a vécu des révolutions profondes, on mesure l’ampleur des métamorphoses et la distance qui sépare le pays d’avant de celui d’aujourd’hui. On constate à chaque instant, à chaque coin de rue, à chaque édifice concret ou symbolique, à chaque arpent de terre, à chaque regard, à chaque manière d’être, au poids des mots, des langues, du rapport au religieux, à la culture… le gouffre abyssal creusé, dans ce pays, par le changement de système et la pierre du temps.
Tous ces changements cataclysmiques, ici et ailleurs, ne taisent pas, loin de là, les questions relatives à la sexualité. Les révolutions étant rarement silencieuses, le fracas politico-médiatique qui a éclaté en France ces derniers mois sur le concept de « genre » (qu’on a toujours appris à l’école pour désigner le féminin ou le masculin), affublé du mot « théorie », est à la fois la preuve de la persistance des dogmes qui régissent des rapports sociaux fondés sur la binarité hommes/femmes sans autre ouverture, mais aussi la preuve de leur inéluctable changement. En effet, paradoxalement, les manifestations contre le mariage pour tous ont été l’occasion d’une mise en lumière des situations complexes que vivent ceux qui ne rentrent pas dans le moule binaire. Livres, articles, débats, émissions multiformes, conte-manifestations, ont permis des prises de conscience et un début d’effritement des dogmes conservateurs. L’auteure de notre carte blanche, Christine Détrez, rapporte fort opportunément ces phrases de Christine Delphy : « Les défenses sans cesse renouvelées de la « différence sexuelle » ne font que confirmer l’importance du genre dans nos sociétés : une importance sociale telle qu’elle est apparemment le fondement de notre appréhension du monde. »
Peut-être est-ce parce que rien ni personne n’échappe à la métamorphose, que nous la vivons de notre naissance à notre mort, dans notre corps et dans notre environnement, que ce thème a enregistré le nombre de contributions le plus important depuis deux ans. Ainsi Étoiles d’Encre demeure ce lieu où s’expriment les mots d’un monde en perpétuelle mutation.
Behja Traversac
Sommaire revue 59-60 – octobre 2014 – Métamorphoses
- Edito Behja Traversac 3
- Carte blanche à Christine Détrez 5
- Drôle de genre Christine Détrez 7
- Filles-maîtres et femmes-masculines : métamorphoses, inventions
- et résistances dans l’Amérique contemporaine Marie Goyon 19
- De quoi Conchita Wurst est-elle le nom ? Brigitte Esteve-Bellebeau et Arnaud Alessandrin 35
- Verte Cunisie, Dé Monstration 49
- Une artiste à étoiles d’encre 57
- Marie-Lydie Joffre par Christiane Tréan 59
- Métamorphose d’un orme de Sibérie 73
- Texte sur Love Bytes de Suzan Wallace 76
- Poèmes sur les pastheLithes Huguette Bertrand 79
- Valéry Meynadier 80
- Forum 81
- Une place sous la pluie Nic Sirkis 83
- Mes mots français Françoise Martin-Marie 89
- Les Dégenrés ou avant le genre Valérie Meynadier 91
- Carambolages Aldona Januszewski 99
- Sainte peur et maïeutique de l’écriture Marie Malaspina 107
- Chères éditrices Roseline Goerlinger 111
- Variations 115
- De l’enfant à la femme Une histoire de sang Leïla Sebbar 117
- D’une femme à une autre Marie-Noël Arras 121
- Dominique est de retour Nicole Buresi 123
- Rouge Rossignol Janine Teisson 127
- Jil’da Iaznam 131
- Adoubement Rose-Marie Naime 134
- L’aube Hélène Pradas-Billaud 137
- Nettoyage Janine Teisson 138
- Buenos Aires Marie-Stephane Vaugien 139
- Ces voix engendrant la métamorphose Olga Valparaiso 141
- La maison des femmes Geneviève Briot 145
- Dans sa tour Marilyse Leroux 149
- Lucie Marie Malaspina 151
- La mutante Aldona Januszewski 159
- La Si Ré Élisabeth Morcellet 163
- Cérémonial nocturne Rose-Marie Naime 169
- Double hélice Marilyse Leroux 172
- Le choix d’Éléonore Véronicka Gourdin 173
- Le magasin des enfants Adeline Yzac 179
- Même si Sagia Bassaid 183
- Bonggur Valérie Meynadier 189
- L’accordéon Iana Rocha 195
- Ève Évasion Françoise Martin-Marie 199
- Métamorphoses Suzanne Ruta 201
- Les ailes de l’enfant Fawzia Assaad 207
- Accident de la circulation Anita Fernandez 209
- Le chêne et le tilleul Évelyne Grenet 213
- Regard Marilyse Leroux 217
- Les coquelicots Michèle Perret 219
- Le jardin Rose-Marie Naime 223
- D’un art l’autre 225
- La métamorphose d’un mythe Mita Vostok 226
- Poèmes sur des sculptures d’Isabelle Marinho Nicole Barromé 231 `
- Partages 233
- Poèmes du recueil « Solennité » Françoise Trichet 234
- Coup d’audace, Épave 235
- Festival international du Film Oriental de Genève Fawzia Assaad 236
- Métamorphose troublante d’Agnès b ! Nic Sirkis 241
- Frissons Françoise Trichet 243
- Métamorphose d’une Croc-Nic ! Nic Sirkis 245
- À livres ouverts 247
- On a aimé :
- La véridique histoire de la fée Mélusine de Michèle Perret par Dominique Godfard 248
- À fleurs d’ailes de Rose-Marie Naime 249
- Quelqu’un de Sylvie Gendron 250
- Le pays natal (dirigé par Leïla Sebbar) par Jamal T. 251
- Poétarium MarieLydie Joffre et Huguette Bertrand 252
- Elles ont aimé :
- Anaïs Nin, génèse et jeunesse de S. Taam par Britt Arenander 253
- Le bus pour Drancy de D. Godfard par Michèle Perret 255
- À paraître :
- Nuèch blanca d’Adeline Yzac 256
- À la mémoire d’un ange de Michèle Juan I Cortada 257
- Sur le fil de la nuit de Suzel Grondin Pilou 258
- Appel à textes 259
- Illustrations d’artistes
- Caricature pour Verte Cunisie Wilis from Tunis 51
- Love Bytes Susan Wallace 77
- Mon beau miroir Danièle Maffray 126
- Avatar Danièle Maffray 150
- Autoportrait à la sirène du jardin Élisabeth Morcellet 162
- Romanc’elles Danièle Maffray 189
- L’abeille Huguette Martel 200
- Perséphone ma sœur Mita Vostok 227
- La danseuse de pierre Isabelle Marinho 230
- Le silence de Déméter Isabelle Marinho 232
Marie-Lydie Joffre est née en 1944 à Millau. Bien qu’attirée par la peinture dès son plus jeune âge, elle opte pour des études en littérature moderne et enseignera l’anglais dans le secondaire pendant plus de 10 ans. Sa passion pour l’expression picturale grandissant, elle abandonnera sa carrière professionnelle en 1980 afin de se consacrer entièrement à son art.
Après plusieurs années en Afrique du Nord, Marie-Lydie Joffre vit et travaille actuellement à Montpellier. Sa première exposition publique date de 1978. Depuis, elle compte plus de 80 expositions de ses oeuvres à son actif, dont 63 expositions personnelles.
- Début 1970
- 1975-1979
- 1980-1985
- 1985-1989
- 1990-1996
- 1993-1997
- Début 1997
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