Description
« Tu sais Maman, il s’est passé quelque chose de très grave hier, mais je sais pas si je dois le dire, Papa il m’a dit que si j’en parle il va aller en prison et je le reverrai plus jamais. » Je venais de plonger dans l’infinie brûlure, elle avait commencé à consommer chacun de mes millimètres comme un boa constrictor s’enroule lentement autour du corps de sa proie. J’étais sa proie indirecte, son dommage collatéral patent. Il y a eu cette sensation de lenteur indicible, comme un cauchemar au ralenti… .
Paris, juillet 2039 : Nohé ferme un chapitre de sa vie avec la crémation de sa mère. Avant de repartir pour New York où elle mène une carrière de photographe en vue, elle passe quelques jours dans l’appartement d’Héloïse, emportée par un cancer dont sa fille n’a rien su. Lors de cette première nuit orpheline, entre tristesse et nostalgie, Nohé trouve les carnets que sa mère lui a laissés. Depuis ses 9 ans, depuis « l’événement », Héloïse a écrit à sa fille ce qu’elle ne savait pas, ne pouvait pas lui raconter.
Avec Puisqu’on a marché sur la Lune, Alexa Faucher signe un roman poignant, puissant, à deux voix : celle, intime, d’Héloïse, la mère ; celle, distante, de Nohé, la fille. De la lionne protectrice à l’enfant blessée, une épopée réparatrice de douze ans entre Nantes et New York, qui explore la rage contenue des femmes et la transmission, d’une génération à l’autre, de leur chemin universel.
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Les Nuits Noires –
Héloïse décède de son cancer durant l’été
2039. De retour dans l’appartement parisien de sa mère, Nohé découvre une enveloppe posée sur la table basse, où est inscrit : « Nohé, mon Coeur, pour après ». À l’intérieur de celle-ci, se trouve un cahier intitulé « Puisqu’on a marché sur la Lune » et une carte mémoire réunissant des photos de deux femmes. A travers le carnet laissé comme un héritage de sa résilience, Nohé plonge dans l’intimité incendiée de sa mère depuis ce drame incestueux d’un père à sa fille.
Puisqu’on a marché sur la Lune est le premier roman d’Alexa Faucher. Pour une première, l’autrice réalise un acte d’écriture audacieux, puisqu’elle aborde un sujet encore trop tabou, l’inceste. La parole se libère petit à petit par le biais de la littérature, mais ce roman n’en reste pas moins original par son point de vue. En effet, ce roman opte pour un regard différent. Ce n’est pas la voix de la victime qui est mise en lumière, bien que présente, mais celle de la mère de l’enfant.
Avec beaucoup de pudeur, l’autrice utilise des mots justes et simples pour retranscrire les émotions d’une mère en colère, en impuissance et en souffrance. Ce roman se manifeste par un cri d’injustice et de protection envers l’enfant victime du drame. Nous n’imaginons pas pire scénario pour une mère de vivre un tel événement. Et c’est principalement cette idée qui en découle lorsque nous achevons le roman : lors d’un inceste, le mal est subi par la victime, mais aussi par l’entourage. La mère devient elle aussi victime et ressentira, malgré tout, une culpabilité à vie. Il est donc intéressant de casser cette idée que l’inceste est vécu par une seule personne et d’une seule manière.
Alternant entre les deux voix, le récit perd parfois pied. Il divague entre les retours en arrière et n’expose finalement pas le fait en lui-même. Le récit se veut pudique, mais semble être timide sur ce que nous attendons d’un tel sujet. Néanmoins, le point de vue de la mère reste poignant. Diviser entre ce sentiment d’illégitimité, mais aussi ce besoin viscéral de protéger son petit à travers des déménagements incessants et une éducation marquée par la transparence.
Autrice à suivre.
Letellier –
Très belle écriture, un témoignage de vie poignant qui va au delà du thème de l’inceste. A recommander sans modération.
JML
R. Tremori, psychothérapeute –
Cas de figure particulier pour ce roman d’Alexa Faucher « Puisque on a marché sur la lune ».
Une enfant qui raconte à sa mère les attouchements que son père lui a fait subir, une mère qui réagit en protectrice acharnée de la victime, et un père qui disparaît, empêchant par-là même toute possibilité de confrontation.
L’écriture est aussi forte qu’un train lancé à 300km à l’heure. Tous les thèmes y sont traités, bien au-delà de la réalité de l’inceste. C’est une proposition de résurrection dictée par la force de l’amour, on pourrait dire universel dans ce cas, au-delà de toutes règles et formes.
A lire sans modération…