Description
Elle est attentive aux mots. Ceux qui tombent des lèvres de ses parents, vrais, forcément vrais, ruissellent sur son front comme un baptême de carnaval. « Complètement siphonnée, bougre d’âne, bougre d’andouille, zigomar, abrutie, fondue, tordue, givrée, maboule, tête de mule, triple buse, face de rat, fouille-merde, tronche d’œuf, tête de lard, gueule d’empeigne, fumier de lapin. » Tout ça pour elle ? Elle les range dans sa collection secrète de mots. Elle est comblée. Elle se croit exceptionnelle, venue d’ailleurs, tombée du ciel. Une martienne.
Janine Teisson nous entraîne, année après année, dans les aventures drôles et graves, les recherches et les avancées d’une créature décalée tombée au milieu des humains et qui fait tout pour s’adapter. Cette extraterrestre est simplement une enfant non désirée, myope, obsédée par le sexe. Elle refuse d’être une fille. Pourtant, à 18 ans, sortant à peine de ses livres, elle est mariée.
Soixante ans durant, au Maroc, en France, en Côte d’Ivoire, elle avance sur le fil entre patriarcat et féminisme, entre soumission et révolte, audace et culpabilité, en conservant sa curiosité et son humour. Autour d’elle, d’année en année, grâce aux articles de fin de chapitres, on voit l’Humanité évoluer, de catastrophes en découvertes.
Ce livre est le grand frère de « La petite cinglée », premier roman de Janine Teisson, prix Antigone, prix du premier roman de Chambéry 1994. On y retrouve son écriture acérée, parfois grinçante mais toujours poétique.
Line Fromental –
En refermant cette fresque autobiographique, chaque terrien se sera reconnu martien.
Poignant. Cinglant. Émouvant. Âpre. Joyeux. Original… Merveilleusement écrit, ce récit vous emporte et vous montre, en surplomb, un cheminement de fille. Un destin de femme. La révélation d’une écrivaine de talent.
Courage, intelligence, inventivité, optimisme, générosité, humour… aucune qualité ne manque à cette extra-terrestre. Elle résiste, s’adapte, se conforme pour tirer le meilleur parti de la vie, extirper le merveilleux d’une déchirure.
Tout était en germe dans le premier roman de Janine Teisson. Cinquante livres plus tard, « La Petite Cinglée » s’incarne en « Martienne » inspirée, accomplie, attachante. Ce beau roman d’un féminisme philanthrope et allègre ne peut laisser aucun lecteur indifférent.
Carole Menahem-Lilin –
Une fois ouvert, je n’ai pas pu lâcher ce livre. Un ton, un style. Une gouaille, qui ne s’appesantit jamais, mais donne l’exacte mesure des événements et des blessures. J’ai beaucoup apprécié que chaque court chapitre s’achève par quelques lignes sur l’époque, le contexte. Les rapprochements sont aussi éclairants que surprenants.
Petite Martienne, ton courage, ta volonté de vivre et de déchiffrer m’émeuvent, depuis que je te connais je pense à toi souvent.
Trévisan Josie –
L’inventaire d’une vie, de l’enfance à la soixantaine, avec toutes ses turpitudes et ses questionnements, se déroule d’une écriture riche, imagée et alerte au rythme du temps qui passe. Une plongée dans la connaissance des comportements qui illustre avec brio le « Connais-toi toi-même » de la philosophie et la libération par l’écriture.
Huriya –
Matienne est une merveille. Je compare l’autrice à Yourcenar ou encore à Hélène Bessette. Martienne est un très grand livre écrit par une très grande écrivaine. Il faut absolument lire Janine Teisson. Signé : Huriya l’autrice de ENTRE LES JAMBES.