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Article MIDI LIBRE sur La Comédie Du Livre 2018
https://publikart.net/les-fivettes-un-livre-a-la-fois-drole-et-terriblement-profond-chevre-feuille-etoilee/
https://labibliothequeitalienne.com/2018/07/02/conversation-avec-lecrivaine-eleonora-mazzoni/
https://youtu.be/zAGLGGLLzM0
https://www.grazia.fr/culture/livres/journee-de-l-amitie-5-livres-plein-de-sororite-a-offrir-a-sa-bff-895130?idU=2
https://www.parents.fr/actualites/grossesse/les-fivettes-lhistoire-vecue-dune-fecondation-in-vitro-334964
https://jevouschouchoute.fr/2018/10/01/les-fivettes-par-eleonora-mazzoni-aux-editions-chevre-feuille-etoilee/
https://www.femininbio.com/voyages-loisirs/actualites-nouveautes/fivettes-rencontre-eleonora-mazzoni-94457
https://www.occitanie-tribune.com/articles/9355/les-fivettes-eleonora-mazzoni/
https://www.encres-vagabondes.com/magazine4/mazzoni.htm
https://www.babelio.com/livres/Mazzoni-Les-fivettes/1048792
Donna moderna Francesca Magni, 16 mai 2012 16/05/2012
« Avant de me faire avaler par la porte tambour je mets une dernière couche de poudre et une touche de brillant à lèvres. Je veux arriver belle. Forte. » Carla, quadragénaire prof passionnée de Sénèque (qui la soutient dans son affaire…) est en train de rentrer dans une salle d’attente d’hôpital ou les rêves et les frustrations sont les mêmes pour toutes : désirer un enfant et ne pas arriver à l’avoir. C’est de cela que ce livre parle. Des montagnes russes émotionnelles (et physique) sur lequel chaque fivette monte. Celle qui est passée par là se sentira comprise, car Eleonora Mazzoni – actrice de théâtre, cinéma et télé, et maintenant écrivaine – raconte une histoire qu’elle a vécue. Et elle la raconte avec la juste dose d’ironie (voir le titre) qui est la meilleure façon d’aborder les épreuves de la vie. Moi, personnellement, j’offrirais « Les imparfaites » à ceux qui n’ont pas vécu la procréation assistée. Car il permet de rentrer, sans préjugés idéologiques, dans une dimension qui est trop facile (et injuste) à regarder avec scepticisme et réprobation.
Il Messaggero, Filippo La Porta, 26 juin 2012.
Mazzoni, renaître de l’éprouvette (concevoir à l’aide d’une éprouvette ?
D’accord la ‘bâtardisation’ des langues, mais avez-vous jamais pensé à la ‘bâtardisation’ des génomes ? Pourtant vous devriez vous y habituer (la législation le permettant, et la loi italienne est pour le moment restrictive).
Aujourd’hui dans beaucoup de pays une femme peut héberger dans son ventre un ovocyte qui n’est pas à elle, fécondé avec du sperme qui n’est pas celui de son mari ; elle peut féconder un de ses ovocytes avec le sperme d’un inconnu ; elle peut féconder l’ovocyte d’une inconnue avec le sperme de son mari ; elle peut féconder un de ses ovocytes avec le sperme de son mari puis louer l’utérus d’une inconnue ; un gay, peut féconder l’ovule d’une donneuse avec son sperme, louer l’utérus d’une femme, et après neuf mois ramener son fils à la maison.
« Dans ce laboratoire hétérogène et confus, naissent maintenant cinq pour cent de l’espèce humaine. »
Voici ce que nous lisons au début de ce roman Les imparfaites(Einaudi, 184 pages, 16 Euros) où Eleonora Mazzoni parvient miraculeusement à faire de l’humour, comme il est dans notre meilleure tradition, sur des thèmes très sérieux et avec des implications souvent dramatiques. Je ne sais pas si un monde où quelqu’un peut choisir ses enfants, ses parents, etc., est vraiment souhaitable mais c’est intéressant de comprendre comment tout cela affecte nos sentiments, nos pensées, notre moralité.
Protagoniste de ce roman, inspiré, même si indirectement, sur une expérience personnelle de l’auteure, nous retrouvons Carla, 39 ans, professeur de latin à l’université, avec son obsession d’accoucher à tout prix, faisant recours même à la fécondation artificielle. D’où l’interminable odyssée de visites, contrôles, examens hormonaux, prélèvement, et l’alternance d’espoirs et de dépressions. Le roman, écrit avec un langage proche du parlé, et non dépourvu de vive expressivité, se déroule comme un cahier intime de Carla, un personnage si vivant qu’il habitera longtemps l’imagerie des lecteurs : elle est réfléchie et auto-ironique, mélancolique et têtue, sujette à la spéculation philosophique et au jeu, pleine d’amies au bord de la crise de nerfs et larmoyante.
Elle dialogue avec Virgile, mais semble sortie de la nouvelle littérature rose (style ‘Le journal intime de Bridget Jones’), mais quand on parle du corps et de la maladie, ça oscille entre Woody Allen et certains effets presque splatter. À côté de l’aspect plus technique où nous apprenons beaucoup de choses sur embryons et ovocytes, et où nous approchons le jargon des femmes qui décident d’aller vers la procréation assistée (les règles sont les rouges ou les vilaines, les rapports ciblés les marathons, rester enceintes c’est s’incigogner), le livre dessine aussi un parcours de sagesse de la protagoniste, scandé par la philosophie de Sénèque («Reprends possession de toi-même » « Accepte et aime la vieillesse ») et des phrases de mamie Rita.À des moments d’insouciante légèreté s’alternent des réflexions sur l’existence, comme quand, à l’hôpital, elle observe, contre le dicton d’Epicure, que « ce n’est pas vrai que quand nous vivons la mort n’y est pas et que quand elle est là nous n’y sommes pas… On y trouve tout. La vie et la mort ensemble. »
Peut-être que la meilleure invention du roman est la finale :non pas un classique happy end, mais un nouvel échec qui se transforme cependant en l’occasion d’une extraordinaire renaissance. Carla découvre le sens de la vie là où elle ne s’attendait pas : son amour avec Marco peut générer plusieurs choses, mais pas des enfants. Et elle conclut sagement : « Peut-être que nous ne pouvons pas tout faire ». Avoir des enfants elle a essayé, par tous les moyens, et il fallait le faire, mais maintenant elle sait que, à travers cette expérience, elle a surtout accouché d’elle-même, acceptant stoïquement la limite, ne se sentant pas défectueuse et s’ouvrant quand même à ce que Toto, dans « Qu’est-ce que les nuages ? » de Pier Paolo Pasolini, appelle « l’insoutenable, merveilleuse beauté de la création ».
D di Repubblica, Lara Crinò, 7 avril 2012.
Enfants ‘difficiles’
Rencontrons Carla, presque quarante ans, protagoniste du premier roman d’Eleonora Mazzoni, Les imparfaites. Chercheuse de littérature latine, menue et plutôt pas mal de sa personne, cultivée et aimant faire la fête, Carla a un homme qu’elle aime et une belle vie. Mais elle veut un enfant qui n’arrive pas, et pour cela elle entre dans l’univers (fait de médicaments, températures basales, analyses et contrôles infinis) de la procréation médicalement assistée. Sur le bord d’inconfortables chaises des laboratoires mais aussi on line, dans les sites et le forum dédiés aux problèmes de l’infertilité, elle découvre une tribu hétérogène de femmes de tous niveaux sociales et tous âges, Les imparfaites, précisément, ‘Carbonare’, des femmes ayant en commun l’anxiété et, dans notre pays si hypocrite, souvent un secret qu’il faut cacher aux amis et connaissances. Elles sont ses uniques amies, les seules dont, vu son angoisse qui empire même dans sa relation amoureuse, elle se sent comprise. Le fait de ne pas être capable de procréer la projette à un âge où elle ne se reconnaît pas, une vieillesse soudaine et sombre et l’idée d’être à la merci d’une Nature qu’elle ne peut pas contrôler, elle qui a toujours été maîtresse de son destin. C’est précisément dans cette contradiction et dans la capacité de se réconcilier avec la Nature que Carla devient non seulement un emblème de la douleur résolue, mais aussi le portrait résolu d’une génération de femmes qui veulent entrer dans la maturité la tête haute.
Il Giornale
Mazzoni, dans l’enfer des mères « ratées » – Luca Negri, 30 avril 2012
Désormais cela ne fait pas la une des medias qu’un personnage du spectacle publie un livre, encore moins s’il s’agit d’un roman. La tradition est bien consolidée, assurés les passages à la télé, les ventes presque garanties. (Ces deux affirmations sont contradictoires)
Cependant, une nouveauté, après avoir lu le roman des débuts de la comédienne Eleonora Mazzoni, est présente : il s’agit d’un beau roman. Le nom de l’auteure n’est pas connu de tous, peut être moins que son visage. Elle a travaillé au cinéma avec Citto Maselli, au théâtre avec Antonio Syxty et Franco Bianciaroli, et à la télé dans des fictions.
En restant en bon équilibre entre la comédie et le drame, entre un ton léger et des moments plus passionnés, la Mazzoni raconte une histoire qui entre dans le débat sur la procréation assistée et le fait en connaissance de cause, puisque l’auteure a vécu en première personne l’expérience de la protagoniste, c’est-à-dire la « défectueuse ». Carla, une romagnole à Rome, proche de ses 40 ans, prof de latin à l’université, vit depuis des années avec un professionnel ; ils s’aiment mais sentent le manque d’un enfant qui n’arrive pas. La femme prend un an sabbatique pour essayer l’insémination artificielle, entre dans le cercle bondé de femmes ratées, devient une chair gonflée d’hormones stimulantes, victime d’un « business pour soutirer de l’argent à des nullipares vieilles et malheureuses ». En plus, la loi italienne n’aide pas, ce n’est pas possible de congeler des embryons « comme si c’étaient des crevettes ». Qui le peut va à l’étranger, en dépensant beaucoup, mais au pays aussi on peut trouver quelques stratagèmes. En outre Carla essaye d’aider la science avec des pratiques moins illuministes : mentalisation yoga, acupuncture chinoise, homéopathie. Surmontant son scepticisme, elle se trouve à Naples, dans l’église de Marie Francesca des Cinq Plaies, dite la Santarella, patronne des femmes stériles. Quoi qu’il en soit, rien à faire, l’héritier n’arrive pas, ou mieux, il arrive comme une fausse couche. Et encore pire, les stimulations hormonales vont réveiller un vieux mal… À la fin de son calvaire, grâce aussi aux lettres à Lucilius de son bien-aimé Sénèque (‘plus utile que Freud’), Carla deviendra plus sage et acceptera son destin. Elle comprendra que si « la Bible est pleine de vieilles femmes stériles qui parviennent soudain à procréer » c’est grâce à un désir plus haut que le simple désir humain et que « la volonté peut vous conduire jusqu’au purgatoire. Pour le paradis on a besoin d’autres outils. »
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